Description

Devenus la clé de voûte du contrôle des flux migratoires, les centres fermés bafouent quotidiennement les valeurs humanistes, les principes de l’État de droit et la démocratie. Pourtant, les réponses politiques demeurent toujours les mêmes, comme si régnait, en la matière, un ensemble de vérités établies et intangibles (« on ne peut pas accueillir toute la misère du monde »…). Une forme d’impensé ou d’inquestionné qui ne peut qu’inspirer une critique libre exaministe. L’immobilisme politique s’entend souvent justifié au nom d’une opinion publique rétive à l’altérité et d’un électorat tenté par le chant des sirènes populistes. Or, l’opinion publique n’est que ce que les politiques et les médias en font ! Or l’électorat c’est nous, citoyens ! A nous de substituer le débat démocratique à l’ « opinion publique ». Il nous revient de choisir le monde que nous habitons. Une autre politique du monde est possible, où la mobilité ne serait plus le privilège d’une élite mais un mouvement de contre-balancement des inégalités. Mathieu Bietlot coordonne les analyses et actions sociopolitiques de Bruxelles Laïque. Philosophe et politologue, il a publié des articles sur les politiques d’immigration, l’enfermement, la citoyenneté, la mondialisation mais aussi sur Sartre, Blanchot, Hegel, Foucault. Ancien visiteur de centres fermés et chercheur au GERME, il est membre de l’équipe éditoriale de la revue Cultures & Conflits.